Vermelding in Franstalig biografisch woordenboek
In het derde volume - uitgegeven in 1994 - van de Nouvelle Biographie Nationale, een Franstalig biografisch woordenboek samengesteld onder auspiciën van de Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, staat deze biografie van Pierre Langerock van de hand van Thomas Coomans:
"LANGEROCK, Pierre, François, Clément, Isidore, architecte, né à Gand le 16 septembre 1859, décédé à Louvain le 14 septembre 1923.
Fils de l'architecte gantois Isidoor-Alexander Langerock (1828-1907) et cousin de l'architecte Alphonse Van Houcke (1858-1908).
Après des études d'architecture à l'Ecole Saint-Luc de Gand où il fut diplômé en 1881, Langerock poursuivit sa formation dans le bureau de Georges Helleputte à Louvain. Lorsque ce dernier devint ministre en 1889, ses proches collaborateurs se partagèrent sa clientèle. Ainsi Langerock put-il établir à Louvain son propre bureau d'architecture qui comptait une vingtaine de personnes.
L'œuvre de Pierre Langerock est extrêmement abondant et varié : constructions neuves et restaurations ; édifices publics, de culte et privés, y compris des maisons particulières. Fidèle au style néo-gothique dont il avait une connaissance «archéologique», l'architecte en explora les diverses expressions depuis le gothique primaire jusqu'au flamboyant avec, toutefois, une préférence manifeste pour le gothique brabançon. Evoluant dans les milieux catholiques et saint-lucquistes, Langerock, dont la compétence était incontestée, fut un des promoteurs d'un néo-gothique érudit qui devait s'imposer comme le «style national» et pouvait s'appliquer à toutes les typologies architecturales. Il fut une des principales figures de la seconde génération du mouvement néo-gothique saint-lucquiste qui, à partir de 1890, s'émancipa de la mainmise idéologique du baron Jean Béthune pour s'ouvrir aux influences du rationalisme de Viollet-le-Duc. Les chantiers menés par Pierre Langerock sont dispersés sur tout le territoire belge avec une plus forte densité en Brabant.
Parmi ses principales constructions civiles figurent les hôtels de ville de Desteldonk, Retie et Wezemaal, les châteaux du Four à Retie et de Hovorst à Viersel, les postes de Courtrai (détruite en 1945) et d'Audenarde, et des écoles à Heultje, Hoegaarden, Malines et Vilvorde. Le nouveau château de Westerlo (1910-1911) et la gare de Binche (1905-1910) — tous deux classés monuments historiques —, sont incontestablement les bâtiments dans lesquels l'architecte exprime de la manière la plus originale sa liberté de composition malgré le vocabulaire ornemental néo-gothique.
Comme restaurateur de monuments civils, Langerock eut la direction de chantiers aussi prestigieux que ceux des hôtel de ville de Louvain, Audenarde, Grammont, Looz et Binche, des châteaux de Ham-sur-Heure, Grimbergen, Leefdaal, Laarne, Rullingen et Westerlo ainsi que la reconstitution, en collaboration avec l'architecte Philippe Van Boxmeer, du Palais du Grand Conseil à Malines. Chaque fois, l'architecte s'appliquait à restituer aux bâtiments leur perfection formelle originelle. Malgré de réelles connaissances archéologiques acquises sur ses chantiers, il ne parvint pas à éviter, dans tous les cas, les excès de l'unité de style. Il n'en était pas moins considéré comme un restaurateur eminent et comme un des meilleurs praticiens du style gothique en Belgique.
En tant qu'architecte officiel de l'Eglise pour le diocèse Malines-Bruxelles, Langerock fut responsable, pendant un quart de siècle, de la plupart des constructions, agrandissements et restaurations d'églises, de presbytères et de sacristies dans l'arrondissement de Louvain. Ses principales restaurations, souvent de longue durée, furent celles des églises Notre-Dame à Aarschot, Saint-Pierre à Anderlecht, Sainte-Walburge à Audenarde, Saint-Ursmer à Binche, Notre-Dame à Diest, Saint-Amand à Geel, Saint-Pierre et Saint-Quentin à Louvain, la basilique de Saint-Hubert, Saints-Pierre-et-Paul à Saint-Séverin-en-Condroz, Saint-Germain à Tirlemont, Notre-Dame à Vilvorde, Notre-Dame à Walcourt et Saint-Jean à Wavre. Sur ces monuments historiques de première importance, Langerock travailla scrupuleusement et de manière exemplaire compte tenu des conceptions alors en vigueur en matière de restauration.
Parallèlement, il construisit de nombreuses églises neuves parmi lesquelles il convient d'épingler celles de Boitsfort, Daussois, Floriffoux, Grand-Reng, Heultje, Wintershoven, Wilsele-Putkapel, Winksele-Delle et la chapelle de La Converserie à Tenneville. Il y développa un style propre en relation avec les particularités du lieu et très soigné dans son exécution qui comporte également une abondante production de mobilier.
Les deux édifices majeurs qui auraient dû couronner la carrière de Langerock ne virent pas le jour. En effet, la Première Guerre Mondiale
empêcha la construction de la monumentale église néo-romane de l'abbaye bénédictine du Mont-César à Louvain. D'autre part, si la gigantesque
basilique viollet-le-ducienne à sept flèches, dessinée par Langerock pour le Sacré-Cœur de Koekelberg fut entamée en 1909, seule une partie des fondations fut réalisée. L'abandon du projet après 1918 au profit de celui de Albert van huffel, causa une profonde amertume chez Langerock.
Suite au sac de Louvain par l'armée allemande en 1914, Langerock emigra avec sa famille à La Haye où il fonda une entreprise de mobilier, «La Belgica», dont il dessinait les modèles. Après la guerre, il se vit confier la pénible tâche de devoir réparer des bâtiments qu'il avait
restaurés précédemment. Il participa également à la reconstruction de Louvain.
Langerock ne fut ni un enseignant ni un théoricien. A l'issue de ses études, il publia avec son cousin Alphonse Van Houcke, une série de planches regroupées dans Anciennes constructions de Flandre. Oude Bouwwerken in Vlaanderen (Gand, éd. Stepman, 1.1,1881 et t. 2,1882). Quelques années plus tard, il poursuivit l'œuvre seul sous le titre Anciennes constructions en Flandre. Architecture civile et religieuse Oude Bouwwerken in Vlaanderen. Burgerlijke en kerkelijke bouwkunst (Gand, éd. Stepman, t. 3,1887 et t. 4,1888). Ce vaste corpus totalise 240 planches de relevés de bâtiments médiévaux ruraux et urbains ainsi que des éléments d'équipement et de mobilier avec des commentaires bilingues.
Pierre Langerock était membre correspondant de la Commission royale des Monuments et des Sites pour le Brabant (1897-1923); membre associé puis confrère (1909) de la Gilde de Saint-Thomas et de Saint-Luc; membre de la Gilde de Saint-Luc et de Saint-Joseph; membre du Comité des Arts au Congrès catholique de Malines (1909). Pierre Langerock avait épousé en 1885 Emérence Van Pée dont il eut sept enfants. Deux de leurs fils, Julien Langerock (1886-1926) et Arhur Langerock (1895-1952) furent également architectes à Louvain.
De nombreux plans de l'architecte sont conservés dans les archives des Commissions royales des Monuments et des Sites (Régions flamande, bruxelloise et wallonne) ainsi qu'au Musée du Cinquantenaire, à Bruxelles. Pour ce dernier fonds, voir : Th. Coomans, Les plans des monuments belges rassemblés par le Service du Répertoire des Biens culturels (1952-1960) et conservés aux Musées royaux d'Art et d'Histoire à Bruxelles, Bruxelles, 1991 (Archives générales du Royaume, Fonds conservés hors des Archives de l'Etat, t. 2). Le fond G. Helleputte, conservé en la bibliothèque centrale de la K.U.Leuven, contient également des plans de Langenrock, appartenant à la période de la collaboration des deux architectes.
Th. Coomans, Pierre Langerock (1859-1923), architecte et restaurateur néo-gothique, dans Revue des Archéologues et Historiens d'Art de Louvain, t. 24, Louvain-la-Neuve, 1991, p. 117-140. — De Sint-Lucasscholen en de neogotiek. 1862-1914, dir. J. De Maeyer, Louvain, 1988 (KADOC-Studies, 5). — P. Rion, La basilique de Koekelberg. Architecture et mentalités religieuses, Louvain-la-Neuve, 1986, p. 44- 50 (Publications d'Histoire de l'Art et d'Archéologie de l'Université catholique de Louvain, t. 47)."
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